BIOPHILIA, LA BIOPHILIE DANS L’ART

 

Fleuve Gambie, Parc national du Niokolo Koba, Sénégal

 

 

La biophilie : « l'amour passionné de la vie et de tout ce qui est vivant... qu'il s'agisse d'une personne, d'une plante, d'une idée ou d'un groupe social »

 

Réflexion sur la biophilie et l’espace

Le concept de biophilie, largement utilisé dans le domaine de l’architecture et de l'urbanisme, vise à renforcer le lien entre les humains et le monde naturel à travers l’intégration de la nature — directe ou indirecte — dans les espaces bâtis ou place publique. Au-delà de cette approche, je crois que la biophilie peut aussi inspirer la manière dont nous aménageons les espaces de vie collective, en favorisant les rencontres, la convivialité et le partage.

Je pense à l’image symbolique du baobab africain, point central et rassembleur de la vie du village. Un espace de rencontre, de récit et de lien. Dans cette optique, l’art peut lui aussi jouer ce rôle de catalyseur, en créant des lieux d’échange à travers la présence d’images, de textures, d’objets ou d’œuvres inspirées du vivant.

L’expérience indirecte de la nature — par l’image, la vidéo, la sculpture, la couleur ou les formes organiques — permet de raviver cette connexion que nous avons, en tant qu’espèce, entretenue pendant des millénaires avec notre environnement naturel. Aujourd’hui, alors que nous passons jusqu’à 90 % de notre temps à l’intérieur, ce besoin de lien avec la nature se fait plus que jamais sentir.

Les recherches démontrent que le contact, même symbolique, avec des éléments naturels réduit le stress, améliore les fonctions cognitives et augmente notre bien-être global. La biophilie n’est donc pas qu’un concept théorique, mais une nécessité sensorielle et émotionnelle.

Le biologiste Edward O. Wilson a popularisé cette notion dans les années 1980, au moment où l’urbanisation rapide menaçait de couper définitivement les humains de leur environnement naturel. Aujourd’hui, elle trouve une résonance particulière dans mon travail artistique, qui vise à raviver ce lien — intime, instinctif, vital — entre le vivant et nous.

La biophilie et l'art — un art de se reconnecter au vivant

La biophilie se révèle dans des œuvres qui puisent leur souffle en nous, autour de nous, partout où la vie palpite.
Tableaux, photographies, sculptures, fresques ou vidéos deviennent autant de passerelles entre l’humain et le vivant.

Dans le tumulte des jours qui filent, ces créations nous offrent une halte. Une pause douce. Un instant pour respirer autrement. Par la magie de l’imaginaire, l’art s’invite dans nos espaces quotidiens et ravive ce lien profond avec la vie.

Une œuvre aux textures d’eau salée murmure à nos sens : l’odeur de la mer, le ressac des vagues, la lumière dans l’instant.
Le corps s’apaise, l’esprit s’évade. Et soudain, par la seule force de l’imagination, nous voilà ailleurs — en voyage intérieur, portés vers des cultures lointaines, vibrantes, foisonnantes. Un tableau esquisse un geste du quotidien, la courbe d’une silhouette, le tourbillon d’une ruelle animée. Une couleur évoque une épice, un parfum, une chaleur. 

Chaque détail devient invitation. L’esprit s’éveille, la créativité circule. Et la routine, soudain, semble plus légère.

Ces œuvres ne sont pas seulement à contempler : elles sont à habiter. Elles invitent à ralentir, à écouter, à ressentir le monde autrement. Elles sont des lieux-refuges, où l’imaginaire et la mémoire se rencontrent.

 

Le mot « biophilie » a été introduit pour la première fois par un psychanalyste, Erich Fromm, qui a déclaré que la biophilie est « l'amour passionné de la vie et de tout ce qui vit... qu'il s'agisse d'une personne, d'une plante, d'une idée ou d'un groupe social ».&nbsp ;
Biophilia est un terme formé à partir de la racine grecque « bio » (vie) et du suffixe - phile (« qui aime »). La biophilie est l'amour des êtres vivants.

 

Retour au blog