RETROUVER LA SAVANE

Un rêve d'enfant...

D’aussi loin que je me souvienne, la savane africaine a toujours représenté pour moi un horizon de rêve. Enfant, j’imaginais ces étendues dorées, ces arbres solitaires dressés comme des phares dans l’immensité. Revenir aujourd’hui dans cet espace, c’est comme retrouver une mémoire ancienne, un fil de souvenirs, qui ne s’est jamais rompu.

La savane s’étend devant moi comme une mer d’herbes mouvantes, ouverte sur un horizon sans fin. Chaque saison lui donne un visage différent : verte et éclatante quand la pluie la traverse, dorée et poussiéreuse quand le soleil brûle le ciel.

Lorsque je suis arrivée à l’écolodge Dalaal Diam, j’ai eu cette impression de renouer avec mes rêves d’enfant. Ici, pas de murs, pas de frontières, seulement l’horizon. Le domaine s’ouvre sur huit hectares, bordant la lagune de Somone, avec une vue à 360° sur la savane, les baobabs et la colline de Guéréo. Le matin, je savoure un café face au lever du soleil. Le soir, je me perds dans les couleurs flamboyantes du couchant qui se reflète dans l’eau, entre roses, ors et ocres.

Autour du lodge, la savane reste habitée, elle n’est jamais silencieuse, elle murmure, elle respire : insectes, singes, oiseaux, chacals, parfois le rire lointain d’une hyène au crépuscule. En marchant dans les petits sentiers de brousse, je retrouve cette paix simple, ce calme essentiel qui contraste avec l’effervescence de Dakar ou Mbour. Pour croiser les grands animaux d’Afrique, il suffit de se rendre à la réserve et au Ranch de Bandia, à une vingtaine de minutes du lodge, où girafes, lions, zèbres, rhinocéros et buffles, entre autres, évoluent en territoires protégés.

Mais la savane n’est pas qu’un paysage. Elle est un territoire de mémoire et de présence. On y ressent encore le souffle des traditions animistes, le mystère des esprits, cette connexion intime entre nature et spiritualité. Le temps semble suspendu, et chaque instant ramène à l’essentiel.

Chaque séjour dans la savane est pour moi un retour, comme revoir une racine ancienne, toujours vivante, qui me rappelle qu’au-delà des détours de la vie moderne, une part de moi appartient à cette immensité.

Et puis il y a ces moments plus intimes, quand la journée s’achève. Je me couche sous le ventilo, le soir, immergée hors du confort habituel. Mes yeux se ferment, le corps s’abandonne lentement, tandis que l’esprit voyage encore, nourri par la chaleur africaine et le parfum de la terre sèche. N’oubliez jamais votre rêve d’enfant. Les enfants ont toujours raison.

 

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